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Les chemins de fer industriels
Une brochure est en préparation sur les
chemins de fer industriels en Alsace.
Si cela vous intéresse, écrivez-moi.
Les industriels ont été de grands promoteurs du
chemin de fer jusqu'au début de ce siècle. Certains d'entre eux ont même
construit des réseaux privés pour leur besoins internes. Ces réseaux qui
pouvaient avoir une étendue considérable, dans les industries minières par
exemple, étaient le plus souvent à voie normale, pour éviter les ruptures de
charge.
Quelques exemples de chemins de fer industriels
en Alsace (désolé pour nos amis lorrains, mais je n'ai pas encore trouvé la
documentation pour écrire sur les réseaux miniers lorrains !).
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Les chemins de fer des mines de potasse
d'Alsace
Le bassin potassique alsacien couvre une superficie assez importante
(200 km²) à portée toutefois de la ligne Strasbourg-Bâle, une aubaine.
Un réseau privé fut donc développé pour relier les carreaux de mine, les
usines et la gare d'échange avec l'EL, située tout d'abord à Richwiller (Reichweiler).C'est
ainsi que les puits Amelie I, Amelie - Max furent raccordés en 1908 par
l'ouest à la halte EL de Richwiller située sur la ligne Strasbourg -
Bâle.Entre 1911 et 1913, le réseau prend rapidement de l'ampleur. (Photo:
le carreau du puits amélie I, dans l'entre-deux-guerres).
En ce qui concerne les puits Ensisheim I et II, ils furent raccordés dans
un premier temps à la gare EL d'Ensisheim sur la ligne Bollwiller -
Ensisheim alors encore à voie métrique, jusqu'à sa mise à voie normale
en 1915 par le Génie allemand. Cependant, même à voie normale, cette
ligne ne permettait pas l'acheminement dans de bonnes conditions notamment
à cause de l'arrivée en cul-de-sac à Bollwiller. Finalement, en 1923 ces
puits furent reliés à la voie Rudolph - Bollwiller, constituant de fait la
voie la plus longue des embranchements du bassin avec une longueur
développée de 9 km.
Lors de l'armistice de 1919, les
embranchements de chemins de fer lié à l'exploitation de la potasse
totalisaient déjà une longueur cumulée de 89 km.
La voie était initialement de type EL
XVII, 33 kg/m, en barres de 8 et 12 m, éclissées et fixées sur traverses
métalliques (avec boulons et crapauds) ou bois (avec tire-fond). Les
aiguillages simple, triples, ou TJD étaient construits avec des aiguilles
courtes, commandées avec des contrepoids moulés sans verrouillage. Par la
suite, on posa de la voie de type AL S40, de 36 kg/m.. Le ballast,
initialement en concassé de granit vosgien, fut remplacé par des galets du
Rhin, plus facile à mettre en œuvre lors des opérations de bourrage par
exemple.
En 1937 fut procédé à
l'électrification des voies Richwiller - Théodore, Richwiller - Fernand -
Anna ainsi que des voies du faisceau de Richwiller Est.
Le parc moteur des MDPA comptait plus
d'une quinzaine de locomotives-tender à vapeur en 1938 de type 030T ou
040T: une Hanomag (1913) , trois Fives-Lille (1926-1928), 4 SACM
Graffenstaden (1926-1930), sept Henschel (1916-1928). Les dates entre
parenthèses indiquant les dates de construction ou d'acquisition. Les
quatre locomotives les plus puissantes du lot ont été doté du frein à
air pour le freinage continu des rames ainsi que d'un éclairage électrique
assuré par des turbo-dynamos. Avant 1938, la T3 6104 (D26) baptisée
"Albert" fut achetée à l'AL.
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L'embranchement des mines de pétrole de
Pechelbronn
Naturellement, et c'est là la raison
première de l'embranchement, l'usine expédiait par la voie ferrée du
pétrole brut, de l'huile industrielle, du gasoil, de l'essence, du gaz
d'éclairage et ce dans des wagons citernes. Les résidus ultime du
raffinage, le coke de pétrole et le brai, étaient aussi évacués par voie
ferrée. (Photo: coll. Dominique Schott, années 30)
L'usine possédait vraisemblablement plusieurs locomotives, on avance le
chiffre de 3 à 4. Avant 1918, circulait une 030 tender, similaires au
premières machines importées sur le réseau EL lors des premières années
d'exploitation après 1870. Ces machines semblent donc être de type T3 / D1
(?). Une rame de service composée de trois voitures déclassées de l'AL de
type 4ème classe à plate formes d'extrémité était utilisée
pour acheminer le personnel entre l'usine et la gare de Soultz-sous-Forêts.
Les années 60 et 70 ont eu raison de l'usine et de son embranchement.
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L'embranchement des carrières de St Nabor
En 1902, la société "Vering und Waechter Eisenbahn Bau- und
Betriebs-Gesellschaft" (VWEB) reçu la concession d'une ligne à voie
normale reliant Rosheim à Saint-Nabor. Les communes concernées par le
tracé apportèrent leur contribution financière en échange de la mise en
place d'une desserte voyageurs. L'embranchement, dont la construction
commença courant 1901, fut inauguré le 20 juillet 1902 mesure 11 km. Dès
le 1er Octobre 1902, la ligne fut ouverte au trafic des
voyageurs. (Photo: T3 à St Nabor, décut du siècle)
Par la suite d'autres entreprises
s'embranchèrent sur la voie mère: ainsi les "Fours à Chaux d'Ottrott"
au niveau du point de rebroussement de St-Nabor, la société "Le Bois
Ouvré" et la "Minoterie Cordan" à Boersch. Au pied des
rochers, un faisceau de voies converge vers l'usine de concassage, sur
celui-ci des wagonnets acheminent la pierre débitée à la masse.
Après une exploitation touristique estivale -pourtant réussie et
plébiscitée- pendant quelques années (années 80), la ligne n'est plus
utilisée que par la carrière. Elle est la propriété du département du
Bas-Rhin.
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La Société Anonyme du Chemin de fer de
Schiltigheim
La ligne de Strasbourg à Paris, dont la construction s'acheva en 1845,
passait somme toute assez près de la cité industrielle de Schiltigheim,
banlieue nord de Strasbourg où se concentrent nombre de brasseries et
d'usines de constructions mécaniques en tout genre. L'idée germa donc de
relier ce pôle industriel à la ligne de Paris à Strasbourg, et c'est
ainsi que fut construit vers 1865 un embranchement reliant Hausbergen à
Schiltigheim. Cet embranchement d'une longueur de 860 m était exploité par
traction hippomobile, le coût élevé des locomotives à vapeur à
l'époque ne permettant pas à un petit embranchement d'en acquérir une
unité réservée aux manœuvres. La "Société Anonyme de
Schiltigheim" reçoit la concession du tronçon. (Photo:
locotracteur devant les usines Comessa dans les années 60. Auteur: Albert
Herrenschneider).
En 1875, suite à la guerre franco-prussienne, la société se dénomme
désormais "Schiltigheimer Eisenbahn Aktien-Gesellschaft" et
acquiert une 030T de la EMBG (SACM) - Graffenstaden . Le fort essor
industriel que connaît l'Alsace, et Schiltigheim, lui permet d'augmenter le
nombre de ses embranchés. L'embranchement fut ensuite greffé sur la ligne
de Strasbourg à Lauterbourg, après la construction de celle-ci.
Le 5 octobre 1885, la concession est rachetée par l'EL (Reichs-Eisenbahnen
in Elsass-Lothringen) pour la somme de 250.000 RM. Désormais,
l'exploitation de l'embranchement est sous statut public.
Les rails utilisés furent initialement à
patin étroit et âme haute entretoisés selon le système Hartwich. Les
difficultés rencontrés avec ce système conduiront à le remplacer par des
rails de type Vignole ou à ornière Broca.
Dans les années 30, parmi les 35
concessionnaires de l'embranchement de Schiltigheim on note: les magasins
généraux de la SA du Chemin de Fer de Schiltigheim, la société de
constructions mécaniques Comessa, la société de commerce Eisenmann et
Cie, le moulin de baryte des Etablissements, les chantiers navals (!) A. et
E. Pauli, , la Société Alsacienne de Tonnellerie Mécanique (anc.
Frühinsholz), les tanneries Herrenschmidt.
Une desserte était encore assurée dans les années 60. Pour
l'embranchement Fischer, qui ne faisait pas partie de la SA du CF de
Schiltigheim, la desserte fut arrêtée en été 1998. |
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